Porto #7
Journée 7 – 12 mars 2025
Un matin mouvementé et ma première aventure solo à Porto
Ce matin, je me lève un peu plus tôt que d’habitude, pour deux raisons. La première, c’est que Dom doit commencer sa journée de travail tôt. Même s’il est en voyage avec moi, il n’est pas totalement en vacances : en tant que freelance, il continue à bosser pour une entreprise suisse. Vers 7h ou 7h30, il est déjà debout et en train de travailler, car en Suisse, il est déjà 8h30.
De mon côté, j’ai un cours de cuisine à 10h, et je dois être sur place à l’heure. Pas question de traîner trop longtemps au lit ce matin ! Mais bien sûr, aucune matinée ne peut se dérouler normalement… En allant à la salle de bain, je découvre que la fuite d’eau du plafond est encore pire que les jours précédents. Super. Moi qui pensais que cette galère était derrière nous !
Je commence à sérieusement envisager de prendre un hôtel à Lisbonne, histoire d’éviter ce genre de surprise. Mais en même temps, ce serait dommage de perdre la flexibilité d’un appartement, surtout avec la machine à laver. On a prévu de voyager trois semaines entre le Portugal et l’Écosse, et on n’a pas pris énormément d’affaires, donc pouvoir faire des lessives régulièrement est un vrai plus.
Bref, je mets cette histoire de fuite d’eau de côté et me concentre sur ma prochaine et première aventure solo de ce voyage : mon cours de cuisine portugaise à Porto. Le rendez-vous est fixé à 10h, directement au marché.
Un cours de cuisine qui démarre au Mercado do Bolhão
J’ai décidé de refaire confiance à CD Porto Tours, avec qui j’avais déjà suivi un atelier de pastéis de nata lundi dernier. J’avais adoré leur approche, leur humour et leur manière de rendre le cours vivant et interactif. Pour moi, un cours de cuisine ne se résume pas à apprendre des recettes, c’est aussi une expérience d’échange et de partage.
Le rendez-vous est fixé au Mercado do Bolhão. Même si je m’étais levée en avance, je me retrouve à marcher d’un pas rapide pour arriver à l’heure. Une fois sur place, surprise : nous ne serons que deux participantes aujourd’hui ! L’autre personne s’appelle Mélissa, elle vient des États-Unis et, fun fact, elle est aussi guide culinaire dans son pays.
Nous commençons par une petite présentation. Notre guide du jour s’appelle Nuno, et il est 100% made in Porto. Dès qu’il commence à parler, je ressens une vraie passion dans sa voix. Je retrouve aussi Maria, que j’avais rencontrée lors du cours de pastéis de nata.
Nuno commence par nous raconter l’histoire du Mercado do Bolhão. Selon lui, le nom « Bolhão » viendrait d’une sorte de bulle qui aurait explosé à cet endroit. Je me note de faire des recherches là-dessus, parce que le lien avec le marché n’est pas évident ! Ce qui est sûr, c’est que les habitants de Porto avaient un besoin urgent de construire un marché, car il n’en existait pas à l’époque. Ils ont donc choisi cet emplacement. À ses débuts, on y trouvait du bétail vivant en plus de la viande et des autres aliments. Mais avec le temps, ils ont dû interdire la vente d’animaux sur place, car les gens tombaient malades à cause des conditions sanitaires douteuses.
Porto, un incontournable : Le Mercado do Bolhão
Le Mercado do Bolhão est un marché emblématique de Porto, inauguré en 1914. Il est connu pour son architecture néoclassique et son atmosphère animée. Longtemps laissé à l’abandon, il a récemment été rénové pour redonner vie à ce lieu incontournable. On y trouve des étals de fruits, légumes, viandes, poissons et spécialités portugaises. C’est un lieu prisé autant par les habitants que par les touristes en quête de saveurs locales.
Notre visite commence par un stand de pain. Nuno nous montre les différents types de pains portugais, et nous achetons celui qui va nous servir pour la recette du jour : le broa.
Ce pain est épais, lourd et très nourrissant. Je ne le sais pas encore, mais je vais l’adorer ! Il a une douceur particulière, sûrement due aux céréales utilisées. Apparemment, un pain allemand lui ressemblerait, mais je n’ai pas retenu son nom. Le broa se déguste souvent avec des sardines et du vin blanc (juste en entendant ça, j’ai commencé à saliver… et il n’était que 10h15 !). Son procédé de fabrication est long : environ 7 heures de travail. Il semblerait aussi qu’il soit enveloppé dans un feuillage de légume pour la cuisson, mais je dois encore vérifier cette info.
Un pain traditionnel : Le Broa
Le broa est un pain traditionnel portugais à base de maïs et de blé. Dense et légèrement sucré, il accompagne souvent les plats de poisson ou de viande. Il se distingue par sa croûte épaisse et sa mie moelleuse. Son origine remonte à plusieurs siècles et il est particulièrement apprécié dans le nord du Portugal.
En voyant tous ces produits sur les étals, j’ai envie de tout acheter et goûter. C’est décidé : il faudra que je revienne ici avec Dom pour lui faire découvrir tout ça !
Autre découverte du jour : un pain typique du petit-déjeuner portugais, au nom pour le moins original… « Três Maminhas », ce qui signifie « trois nénés ». Si vous le voyez, vous comprendrez vite pourquoi ! Je doute que ce soit son nom officiel, mais en tout cas, ça a bien fait rigoler Nuno. Maria, elle, était un peu moins amusée. Moi, j’adore ce genre de fun facts, alors je me suis empressée de le noter.
J’apprends aussi que le pain est omniprésent à table au Portugal : matin, midi et soir, il accompagne tous les repas. Ce n’est pas vraiment une surprise, finalement, en Europe, on est tous de grands consommateurs de pain !
Après la découverte des pains portugais, nous poursuivons notre visite dans la section dédiée aux légumes, puis au fromage. Enfin, nous arrivons devant un stand qui attire particulièrement mon attention : le stand de la morue.
Nuno nous explique que la morue est omniprésente dans la cuisine portugaise. Il existe une recette différente pour chaque jour de l’année, ce qui en fait un véritable plat national. Pourtant, fun fact : ce poisson ne vit même pas dans les eaux portugaises !
La morue vient des mers froides du nord, notamment du Canada et de la Norvège, et a été importée au Portugal pendant l’ère des grandes découvertes maritimes. Les marins portugais rapportaient ce poisson, qu’ils faisaient sécher et saler pour assurer sa conservation lors de longs voyages. Avant d’être consommée, la morue séchée doit être trempée dans l’eau pendant plusieurs jours pour être réhydratée et perdre son excès de sel.
Le plus drôle ? Nuno, notre guide, est allergique à la morue. Un vrai comble pour un Portugais !
Un plat national venu d’ailleurs : la morue
La morue salée (bacalhau) est l’un des ingrédients les plus emblématiques de la cuisine portugaise. Bien qu’elle ne soit pas pêchée localement, elle est devenue un aliment de base grâce aux échanges maritimes. Son séchage et son salage permettaient de la conserver pendant plusieurs mois, ce qui en faisait une source de protéines idéale pour les navigateurs. Aujourd’hui, la morue est un incontournable des fêtes portugaises, notamment à Noël, et est déclinée en une infinité de recettes comme le bacalhau à brás ou les pastéis de bacalhau.
Devant les stands de poissons, je profite de l’occasion pour poser une question qui me trotte dans la tête depuis mon arrivée : Pourquoi la sardine est-elle aussi populaire au Portugal ?
On en trouve partout, sous toutes les formes : en conserve, en grillade, en céramique dans les boutiques de souvenirs… La réponse est assez simple : c’était un poisson abondant et facile à pêcher, ce qui le rendait accessible et économique. Sa chair savoureuse et sa facilité de conservation en ont fait un aliment très prisé, au point de devenir un véritable symbole du pays.
On les voit partout sans savoir pourquoi: Les sardines
Les sardines grillées sont un plat typique du Portugal, particulièrement consommé lors des festas populares, comme la fête de São João à Porto et la fête de Santo António à Lisbonne. Servies sur une tranche de pain, elles sont souvent accompagnées de pommes de terre et de légumes. Le Portugal est également réputé pour ses conserves de sardines, exportées dans le monde entier.
Nous nous arrêtons ensuite devant un stand d’épices. Nuno en profite pour nous faire un petit cours d’histoire :
Pendant la période des conquêtes maritimes, les Portugais avaient accès à une immense variété d’épices en provenance de l’Inde, de l’Asie du Sud-Est et du Brésil. Pourtant, ils en consommaient très peu eux-mêmes !
Pourquoi ? Parce que ces épices étaient extrêmement précieuses et servaient principalement de marchandise d’échange avec d’autres pays, notamment le Royaume-Uni.
Cependant, quelques épices ont tout de même intégré la cuisine portugaise, notamment :
- Le piment piripiri, utilisé pour épicer certains plats et particulièrement apprécié dans la cuisine africaine d’influence portugaise.
- La cannelle, souvent ajoutée aux desserts traditionnels, comme les pastéis de nata.
Le piment piripiri avait aussi une utilité pratique : il permettait de mieux conserver la viande.
Une denrée précieuse : Les épices et la cuisine portugaise
Grâce aux grandes explorations maritimes, le Portugal a joué un rôle clé dans l’importation d’épices précieuses comme le poivre, la muscade, le clou de girofle et le gingembre. Mais paradoxalement, la cuisine portugaise est restée plutôt sobre en épices, privilégiant les herbes aromatiques comme le persil et la coriandre. Les rares exceptions sont le piment piripiri, qui a influencé les plats portugais d’Afrique, et la cannelle, qui parfume de nombreux desserts emblématiques.
Notre visite du marché continue, et cette fois, nous passons devant un stand de thé. Nuno nous raconte que, sans grande surprise, le thé portugais était principalement envoyé au Royaume-Uni et même destiné à la Reine. D’après lui, elle exigeait exclusivement du thé en provenance du Portugal.
C’est l’occasion pour moi d’apprendre trois anecdotes différentes. Tenez-vous prêts, certaines vont vous surprendre !
1. L’origine du mot « tea »
Nuno nous raconte une histoire amusante : selon certaines croyances populaires, le mot « tea » viendrait des caisses de thé envoyées au Royaume-Uni, sur lesquelles était inscrit « Transporte Ervas Aromáticas » (TEA). L’idée est séduisante, mais après quelques recherches, je me rends compte qu’il s’agit plutôt d’une légende urbaine.
Tea ou Chá : L’origine du mot
Le mot « tea » vient en réalité du dialecte min du chinois (notamment du mot « tê » utilisé en Hokkien), parlé dans la région de Fujian, d’où provenait une grande partie du thé exporté vers l’Europe. Ce sont principalement les marchands hollandais qui ont introduit ce mot en Europe, et il s’est ensuite diffusé dans plusieurs langues comme l’anglais (tea), le français (thé) et l’italien (tè).
D’autres langues européennes, notamment le portugais et l’espagnol, utilisent un mot différent : « chá », qui vient directement du mandarin « chá », car les Portugais avaient des contacts commerciaux avec Macao, où ce mot était utilisé.
2. L’origine du nom « Canada »
Deuxième anecdote de Nuno : ce seraient les Portugais qui auraient donné son nom au Canada. Lors de leurs explorations, ils auraient constaté que ce territoire ne semblait pas très exploitable et auraient déclaré « ca nada » (« ici, il n’y a rien »). J’adore cette histoire, mais après quelques recherches… encore une légende urbaine !
Canada ou Kanata : L’origine du nom
Le nom Canada vient en réalité du mot « kanata », qui signifie « village » ou « établissement » dans la langue des Iroquois de la région du Saint-Laurent. En 1535, les habitants autochtones utilisent ce terme pour désigner leur territoire, et l’explorateur français Jacques Cartier reprend ce mot pour désigner une zone plus vaste. Progressivement, Canada devient le nom officiel du territoire.
L’histoire du « ca nada » portugais est une anecdote amusante, mais semble ne reposer sur aucun fondement historique.
3. L’origine du tempura
Enfin, troisième anecdote de Nuno : le tempura, ce plat japonais si emblématique, est en réalité d’origine portugaise.
Et cette fois, il ne s’agit pas d’une légende urbaine ou d’une croyance populaire, il s’agit bien d’un plat originaire du Portugal.
Le tempura : l’origine du mets
Le tempura, célèbre plat japonais à base de friture légère, trouve son origine au XVIe siècle, lorsque les missionnaires et marchands portugais arrivent au Japon. Ils introduisent la technique de la friture enrobée, inspirée d’un plat portugais appelé « peixinhos da horta » (petits poissons du jardin), qui consistait à frire des légumes dans une pâte légère.
Le mot « tempura » vient du latin « tempora », qui désignait les périodes de jeûne catholique où l’on ne pouvait pas manger de viande, et où l’on consommait donc du poisson et des légumes frits.
Les Japonais ont adopté et perfectionné cette technique, donnant naissance au tempura que l’on connaît aujourd’hui.
Après toutes ces anecdotes, je continue à être impressionnée par tout ce que j’apprends aujourd’hui. Ce cours de cuisine est une vraie plongée dans la culture et l’histoire culinaire du Portugal… et parfois même du monde entier !
Au fil des échanges avec Nuno et Maria, je réalise à quel point les découvertes maritimes ont façonné l’histoire, la culture et même la gastronomie du Portugal. Tout ce que j’apprends aujourd’hui au marché – la morue venue du Nord, les épices rapportées d’Asie, le thé exporté vers l’Angleterre – trouve ses racines dans cette époque où les navigateurs portugais exploraient le monde.
Le Portugal : Les grandes découvertes maritimes
Le Portugal a été l’un des pionniers des grandes découvertes maritimes du XVe et XVIe siècles. Grâce aux avancées en navigation et au soutien du roi Henri le Navigateur, les explorateurs portugais ont ouvert de nouvelles routes commerciales et découvert des terres inconnues pour les Européens.
Quelques moments clés des découvertes portugaises :
- 1415 : Prise de Ceuta (actuel Maroc), première conquête portugaise hors d’Europe.
- 1488 : Bartolomeu Dias atteint le Cap de Bonne-Espérance, prouvant qu’il est possible de contourner l’Afrique pour atteindre l’océan Indien.
- 1498 : Vasco de Gama atteint l’Inde en passant par cette nouvelle route maritime, ouvrant un commerce direct d’épices avec l’Asie.
- 1500 : Pedro Álvares Cabral découvre officiellement le Brésil, qui devient une colonie portugaise.
- 1543 : Les marchands portugais sont les premiers Européens à atteindre le Japon, introduisant les armes à feu et des techniques culinaires comme le tempura.
Grâce à ces explorations, Lisbonne devient l’un des ports les plus riches du monde, contrôlant des routes commerciales qui relient l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud. Le Portugal importe alors des épices, du sucre, du thé et de l’or, et exporte du vin, de l’huile d’olive et du sel.
Aujourd’hui encore, cet héritage se retrouve dans la culture portugaise, que ce soit dans la cuisine, les échanges linguistiques ou l’architecture inspirée de ces voyages lointains.
Ce marché est une véritable capsule temporelle des influences venues du monde entier. Et ce n’est que le début de la journée…
J’aurais encore tellement de choses à raconter sur les aliments incroyables que l’on peut trouver au marché… Mais je préfère vous laisser le découvrir par vous-même ! Que ce soit ici ou ailleurs, visiter les marchés d’une ville est un excellent moyen d’en apprendre davantage sur la culture locale.
Direction la cuisine : première traversée du pont Louis Ier en métro
Nous quittons le marché et nous dirigeons vers la ligne de métro, direction les cuisines. Un moment marquant pour moi : je traverse enfin le pont Dom Luís Ier en métro !
J’avais passé les derniers jours à observer ces wagons passer, et cette fois, je suis à l’intérieur. La vue est absolument incroyable : je pense sincèrement qu’il s’agit de la plus belle vue que j’aie jamais eue depuis un métro. Porto et le Douro s’étendent sous mes yeux, et je prends pleinement conscience de la beauté de cette ville.
Nous arrivons enfin en cuisine, et c’est là que je fais la connaissance de Catia, la fondatrice de CD Porto Tours. Très vite, elle nous met à l’aise en nous disant qu’on peut l’appeler simplement “C”. Ce ton détendu et chaleureux donne le ton : cette expérience sera aussi conviviale que gourmande.
Nous faisons un peu plus connaissance autour d’un apéro typiquement portugais composé de : Olives, Graines de lupin, Fromage acheté au marché, Thé, Un verre de vinho verde, ce vin typique du nord du Portugal.
Le vinho verde : vin typique du nord du Portugal
Le vinho verde est un vin blanc léger, frais et légèrement pétillant, originaire du nord du Portugal. Contrairement à ce que son nom (« vin vert ») pourrait laisser penser, ce n’est pas un vin de couleur verte, mais un vin jeune, souvent consommé peu de temps après sa production.
Il est réputé pour son acidité vive, ses notes fruitées et florales, et sa faible teneur en alcool. Parfait pour accompagner des plats de poisson, des fruits de mer ou encore des apéritifs, le vinho verde est une boisson incontournable lorsqu’on visite cette région du Portugal.
Pendant que nous profitons de l’apéro, Nuno et Catia préparent une surprise culinaire. Devant nous, ils précoupent une saucisse du marché, la placent sur un récipient en terre cuite et y ajoutent de l’alcool.
Puis, ils allument une flamme… et la saucisse se met littéralement à cuire sous nos yeux, dans le feu ! C’est une cuisson très visuelle, qui me fait penser à une sorte de grill improvisé à la flamme vive.
Je ne m’y attendais pas du tout, et apparemment, cette méthode de cuisson est très courante au Portugal. Ça me donne envie d’acheter le récipient en terre cuite pour refaire ça chez moi. Mais bon… je voyage avec un seul sac à dos, donc je résiste (pour l’instant). Mais lors d’un prochain voyage au Portugal, qui sait ?
Après l’apéro, nous passons à la préparation d’un plat emblématique du Portugal : les croquettes de morue (pastéis de bacalhau).
Catia avait déjà préparé une sauce spéciale à base de mayonnaise et de marmelade. Mais pas n’importe quelle marmelade : celle-ci était faite à base de coings.
C’est là que j’apprends une nouvelle anecdote culinaire : la marmelade serait originaire du Portugal, et à l’origine, elle était exclusivement faite avec des coings. Ce n’est que plus tard que le mot « marmelade » a été utilisé à tort et à travers pour désigner toutes sortes de confitures à base d’autres fruits.
Dans tous les cas, ces croquettes étaient délicieuses, et la sauce apportait une touche sucrée parfaite pour équilibrer la friture.
Cela dit, je dois être honnête : même si j’adore ce plat, je ne me vois pas en cuisiner souvent chez moi. D’une part parce que frire des aliments chez soi, c’est un peu contraignant, et d’autre part parce que ce n’est pas forcément le plat le plus léger. Conclusion ? Autant en profiter un maximum tant que je suis au Portugal !
Marmelade ou marmelo : L’origine portugaise de la marmelade
La marmelade tire son nom du mot portugais « marmelo », qui signifie coing. À l’origine, la marmelade était une pâte de fruits dense et sucrée, préparée exclusivement avec des coings.
C’est grâce aux explorateurs portugais que cette préparation s’est diffusée en Europe. Mais avec le temps, le mot « marmelade » a perdu son sens initial et est devenu un terme générique pour désigner toutes sortes de confitures et gelées, en particulier celles à base d’agrumes (comme la célèbre marmelade d’orange britannique).
Aujourd’hui encore, au Portugal, la marmelada désigne toujours une pâte de coing compacte, souvent servie avec du fromage ou du pain.
Les découvertes culinaires continuent, et je savoure chaque instant de ce cours de cuisine qui est bien plus qu’un simple atelier : c’est une véritable immersion dans l’histoire gastronomique du Portugal.
Alors que nous avançons dans la préparation des plats, une véritable ambiance conviviale s’installe. Ce n’est pas juste un atelier de cuisine, c’est un moment de partage, où chacun raconte ses expériences, pose des questions et découvre les traditions portugaises dans la bonne humeur.
J’ai l’impression de discuter avec un groupe d’amis, d’échanger avec des locaux qui me font découvrir leur culture et leur gastronomie avec passion.
Et au fond, c’est exactement ce que je recherchais en m’inscrivant à ce cours. Parce qu’en réalité, ce n’est pas en quatre heures que l’on devient un chef de cuisine portugaise. Mais en revanche, c’est suffisant pour vivre une véritable immersion, comprendre l’âme de la cuisine portugaise et repartir avec des souvenirs aussi gourmands qu’authentiques.
Et ça, c’est inestimable.
Nous terminons notre repas par deux incontournables de la cuisine portugaise.
Le premier plat est un gratin de morue à la sauce béchamel et aux pommes de terre, que nous avions préparé dans des petites terrines, saupoudrées de fromage et coriandre avant de les passer au four. C’était absolument délicieux, mais après avoir grignoté toute la matinée, je commence à caler un peu…
Puis, pour conclure cette aventure culinaire en beauté, nous retrouvons un grand classique : les pastéis de nata.
Évidemment, je les saupoudre généreusement de cannelle avant de les déguster avec un expresso. Je profite de ce moment pour apprécier le café portugais, que je trouve particulièrement bon. D’ailleurs, mis à part en Italie, je n’en ai jamais goûté d’aussi bon ailleurs !
C’est ainsi que se termine cette expérience inoubliable, enrichissante tant sur le plan culinaire que culturel.
Mais juste avant de partir… je craque.
Je me rends compte que je ne peux pas repartir sans ramener un souvenir de ce moment, alors je décide d’acheter deux sets de moules pour faire mes propres pastéis de nata à la maison.
Est-ce une bonne idée ? Oui.
Est-ce que je sais comment je vais les faire entrer dans ma valise ? Absolument pas.
Mais bon… ce sera un problème pour la « future moi » !
En sortant du cours, je me dirige vers l’appartement, retraversant une nouvelle fois le pont Dom Luís Ier. Avec le soleil qui brille, je me sens chanceuse et pleinement satisfaite de ma journée.
En marchant, je discute au téléphone avec Dom, lui racontant cette superbe expérience culinaire.
Une fois arrivée à l’appartement, nous décidons de faire une sieste bien méritée. Après tout, toute cette nourriture a eu raison de moi, et je crois bien que je suis en pleine digestion.
Parce qu’il n’y a jamais trop de pasteis de nata
À notre réveil, Dom a terminé sa journée de travail, et nous décidons de sortir boire un café.
Au passage, nous en profitons pour aller acheter des masques pour le visage. Cela faisait plusieurs jours que nous avions envie de prendre soin de notre peau, mais à Porto, trouver des masques semble être une mission impossible.
Soit il n’y en a plus, soit il ne reste qu’un exemplaire sans stock supplémentaire. Nous avons donc dû les acheter au compte-gouttes, en fouillant dans différentes boutiques.
Je me demande bien pourquoi cette denrée est si rare ici. Est-ce que les Portugais les achètent dans des magasins spécifiques ? Ou bien en utilisent-ils tout simplement moins que nous ? Mystère.
Nous avions repéré un café où nous voulions aller, mais mauvaise surprise : il est fermé.
Nous prolongeons donc notre promenade et décidons de faire une pause gourmande chez Castro – Atelier de Pastéis de Nata.
Un café accompagné d’un autre pastel de nata, parce qu’il n’y a jamais trop de pastéis de nata dans une journée.
Le soir, nous avons envie de manger des ramen et choisissons Ro, un restaurant japonais que nous avons repéré en ligne.
Ce qui nous intrigue d’abord, c’est leur site web :
- Chaque plat est illustré par une vidéo,
- La mise en page est vraiment bien pensée,
- Le site est hébergé sur une plateforme spécifique dédiée aux menus de restaurant.
Sur place, le personnel est très sympathique, mais côté cuisine… les ramen sont plutôt standards.
Après avoir goûté aux ramen au Japon, nous réalisons que nous sommes devenus plus exigeants. Difficile de retrouver la même authenticité ailleurs !
De retour à l’appartement, nous faisons enfin nos soins de la peau (victoire !).
Puis, nous écrivons le récit de nos aventures du jour, avant que Dom ne s’endorme. Il est minuit, et moi aussi, je vais baisser le volume…
Fin d’une journée riche en découvertes.