Porto – Lisbonne #9
Journée 9 – 14 mars 2025
Départ de Porto et direction Lisbonne
Ce matin, réveil à 9 heures avec une mission bien précise : terminer les valises et remettre l’appartement en ordre avant le check-out à 11 heures. On avait un peu réorganisé l’espace dès notre arrivée pour être plus à l’aise, notamment en déplaçant la table pour qu’elle soit près des prises. Du coup, il fallait tout remettre en place avant de partir. Une fois que tout était nickel, on a pris quelques minutes pour vérifier la disponibilité des billets de train pour Lisbonne. On pensait pouvoir les prendre à la dernière minute et profiter encore un peu de Porto, mais en avançant dans le processus d’achat, on a vu que les places commençaient à se faire rares. Finalement, on a préféré réserver nos billets tout de suite, histoire d’éviter le stress plus tard.
Avec cette logistique réglée, on a quitté l’appartement vers 10h30 et on a pris la direction du marché, espérant pouvoir y faire un dernier tour avant de partir. Mais en chemin, on s’est rendu compte qu’on n’avait croisé aucun ATM, ce qui pouvait poser problème vu que certains stands du marché n’acceptent que le cash. Plutôt que de risquer une mauvaise surprise, on a décidé de s’arrêter juste à côté, à Manteigaria, une institution pour les pastéis de nata. Rien de tel qu’un bon café accompagné de ces petits délices pour commencer la journée sur une note sucrée.
L’endroit était bondé et bruyant, très loin de l’expérience paisible que j’avais connue auparavant ici. Trouver une table libre relevait du défi, mais j’ai réussi à en sécuriser une pendant que je faisais la queue pour commander. La file avançait lentement, et au moment où j’ai enfin pu passer commande, une surprise m’attendait : on m’a demandé de choisir le grain de café pour mon latte. Ne m’y attendant pas, j’ai opté pour un café d’Angola, équilibré, ni trop acide ni trop intense. J’ai aussi appris que Manteigaria reversait une partie des revenus de ce café aux femmes cultivant les grains sur place, ce que j’ai trouvé être une belle initiative.
Une fois la commande passée, j’ai reçu un bipper pour être avertie quand tout serait prêt. Mais l’attente a mis ma patience à rude épreuve. Alors que le temps filait et que notre train approchait, Dom s’est levé pour récupérer nos commandes, mais il manquait mon latte. Je suis retournée le demander, et là, j’ai dû encore patienter pendant qu’ils préparaient d’autres commandes avant de s’occuper de la mienne. J’étais de plus en plus nerveuse à l’idée de rater notre train. Quand mon latte est enfin arrivé, je l’ai bu à toute vitesse, me brûlant la langue au passage. Autant dire que ce moment gourmand n’a pas été aussi agréable que prévu.
En sortant précipitamment, j’ai commandé un Uber pour nous amener à la gare de Porto Campanhã.
il semble que nous arriverons à la gare avec une dizaine de minutes d’avance. Parfait ! Mais évidemment, il faut que quelque chose vienne pimenter l’histoire : un camion bloque subitement la ruelle étroite par laquelle notre voiture doit passer. C’est un sens unique, impossible de faire demi-tour. Comment est-ce possible que, précisément à ce moment-là, la rue – jusque-là tranquille – devienne impraticable ? Une petite dose de stress vient s’ajouter à notre matinée déjà bien remplie.
Le camion finit par bouger et nous reprenons la route. Malgré les embouteillages persistants, nous arrivons à la gare dans les temps. Une fois à l’intérieur, un nouveau mini-challenge nous attend : repérer notre train. Il ne figure sur aucun des panneaux principaux. Après quelques minutes de doute, nous tombons enfin sur le bon écran. Le quai est affiché, notre voyage vers Lisbonne peut commencer.
Le trajet dure environ trois heures. À peine le train démarre que nous nous rendons compte d’un détail crucial : nos sièges sont dans le sens inverse de la marche. Et moi, j’ai le mal des transports. Au bout de trente minutes, je commence à me sentir très mal, et je remarque que Dom lutte aussi. Il finit par s’endormir, chanceux. Moi, impossible de fermer l’œil. Je serre les dents et je subis. Ce sera long.
Quand nous arrivons enfin à la gare de Santa Apolónia à Lisbonne, je suis tremblante. Hors de question de prendre un métro ou un bus. Je commande directement un Uber. Je veux du confort, point. Le trajet à travers Lisbonne commence, entre petites ruelles pavées et détours dans tous les sens. Mon calvaire n’est pas encore fini.
Dans les commentaires de Booking, une cliente avait mentionné qu’il fallait « gravir une montagne » pour arriver à l’appartement. Quand nous approchons du quartier, je vois bien une montée, mais rien d’insurmontable. Je me dis que ça va, elle exagérait sûrement.
Le chauffeur nous dépose devant ce qui semble être un hôtel. Ce n’est pas le bon endroit, mais on le remercie et descendons. Je cherche un bâtiment jaune – la façade de notre appartement devrait être jaune. Je vois alors une maison jaune, et devant nous, une volée d’escaliers. Peut-être est-ce là, cette fameuse montagne ? Nous grimpons. Et plus on monte, plus je commence à douter : les numéros ne correspondent pas à ceux de notre réservation. Je me retourne… et je vois un autre bâtiment jaune, juste en bas. Celui-là, on l’avait dans le dos depuis le début.
Un peu honteux mais amusés, nous redescendons en rigolant. Nous étions littéralement devant notre porte dès le départ.
Nous montons les escaliers de l’immeuble. Ils sont étroits, raides, nombreux. Là, je comprends ce que la cliente de Booking voulait dire. Il ne s’agissait pas de la rue, mais bien de ces escaliers. On monte, on souffle, on rigole.
Et enfin, la porte s’ouvre. L’appartement est parfait : propre, bien aménagé, la table est grande, idéale pour travailler. Tout est en ordre. On pose nos affaires, et il est déjà environ 15h.
On prend juste le temps de se rafraîchir avant un meeting avec un artiste avec qui nous collaborons sur l’un de nos projets. La discussion dure près de deux heures. Comme toujours, c’est motivant, productif, et plein d’énergie positive.
Quelques jours auparavant, j’avais appris qu’une amie serait aussi à Lisbonne, sur une période presque identique. Elle nous écrit pour proposer qu’on se retrouve au Time Out Market avec son copain. Je suis ravie, car cela faisait depuis l’été dernier qu’on ne s’était pas vues.
Lisbonne : Le Time Out Market
Installé dans l’ancien Mercado da Ribeira, en face de la gare de Cais do Sodré, le Time Out Market de Lisbonne est devenu en quelques années un véritable temple de la gastronomie portugaise contemporaine. Ouvert en 2014, ce concept novateur est né de l’initiative de l’équipe éditoriale du magazine Time Out Portugal, qui a sélectionné les meilleurs chefs, restaurants, bars et boutiques artisanales de la ville pour les rassembler sous un même toit.
Le marché combine à merveille authenticité culinaire et modernité urbaine : on y trouve aussi bien des plats traditionnels revisités que des créations plus audacieuses, le tout dans une ambiance décontractée mais exigeante. C’est l’endroit idéal pour découvrir la richesse de la cuisine portugaise en version street-food chic, avec en bonus un espace souvent animé par des concerts ou des expositions.
On se retrouve devant Manteigaria. Ils ont déjà mangé, mais nous, non. Ils nous accompagnent tout de même à la recherche de quoi combler nos estomacs. Dom n’a pas faim, et moi non plus vraiment, mais impossible de résister à la tentation.
Je prends du poisson frit – de petits poulpes à tremper dans de la mayo et du citron. Un délice. Puis une tartine de sardine sur pain grillé, incroyablement savoureuse. Il faudra que je mange plus souvent des sardines.
On passe un super moment à discuter. On parle de voyages, et j’apprends plein de choses sur le Cambodge. Notamment que les conducteurs de tuktuk préfèrent rester avec vous toute la journée pour garantir leur retour, la concurrence étant rude. Une petite info utile pour l’avenir !
La soirée touche à sa fin. Il est temps de rentrer à l’appartement pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.